Source : http://www.franche-comte.org
Il était une fois Marguerite VUILLEMOT, née en 1899, qui fit toute sa carrière d’institutrice dans un village qui comptait « 31 » feux » en 1945 : Magny-Jobert. Aujourd’hui, ce village compte 102 habitants, mais il n’a plus d’école depuis 1984, l’année du décès de Marguerite Vuillemot.
L’institutrice mit des années entre 1945 et 1953 à récolter des témoignages et fit travailler ses élèves sur un travail dirigé en commun intitulé : « Magny-Jobert, Mon village dans la tourmente 1939-1945 ».
Il comporte une dédicace manuscrite des enfants aux libérateurs de la 1ère D.F.L.
Le dossier retrace la vie du village et de ses habitants pendant l’invasion de 1939, la débâcle, le passage des prisonniers français, où sont humiliés et détenus à part, les soldats malgaches. Les habitants s’efforcent alors, avec ceux des villages voisins, de ravitailler le camp des prisonniers. Puis vient le temps de l’occupation, les alertes, les problèmes de ravitaillement, les opérations des maquis voisins de la Forêt de Chérimont… jusqu’aux évènements de la Libération qui s’accompagnent dans cette région de terribles représailles des S.S. contre les maquisards et les populations civiles (Magny-d’Anigon, Eboton).
De ce travail minutieux de reconstitution (qui fit également l’objet d’un article dans un n° du Bir Hakim l’Authion de 1998 centré sur les évènements des septembre 1944 ), nous avons extrait des passages sur la Libération de Lyoffans et Andornay tout proches, (insérés dans notre précédent article), et celle de Magny-Jobert : ce sont les seuls témoignages des combats dans ce village que nous ayons pu identifier aujourd’hui. Ils présentent tout l’intérêt de nous délivrer le vécu de ces habitants à la veille de leur libération, point de vue dont ne dispose jamais l’attaquant.
La libération de Magny-Jobert a lieu en fin de journée le 27 septembre. Le Bataillon d’Infanterie Marine a été appelé à la rescousse, tant les combattants du B.M.4 étaient épuisés après la prise de Lyoffans et d’Andornay. Nous retrouvons cependant le Commandant du B.M.4, le Capitaine BUTTIN, qui par une heureuse intuition- et de justesse – , commande à notre Artillerie le tir qui s’avèrera vital pour contrer la classique « contre-attaque allemande... » … et ainsi, Magny-Jobert restera entre les mains des Français…